CRISE ANGLOPHONE AU CAMEROUN : LE DIALOGUE NATIONAL ANNONCÉ

CRISE ANGLOPHONE AU CAMEROUN : LE DIALOGUE NATIONAL ANNONCÉ

Depuis 2016, la crise anglophone a plongé les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest dans une crise humanitaire ayant causé plus de 2000 morts et plus de 530 000 déplacés dont plus de 50 000 réfugiés au Nigeria voisin.

Alors que le gouvernement camerounais restait jusque là sourd à l'appel au dialogue national inclusif par des personnalités civiles et politiques camerounaises ainsi que des organisations internationales et les USA, Monsieur Paul Biya a annoncé le 10 septembre 2019 l'ouverture d'un dialogue national, en fin septembre, afin de rechercher des solutions à la crise anglophone. Cette annonce faisait suite à l'annonce du premier ministre camerounais, Monsieur Dion Ngute, en mai 2019, sur l'ouverture prochaine d'un dialogue national inclusif.

Cette annonce du dialogue national par Monsieur Paul Biya est la reconnaissance de l’existence de la légitimité de la crise anglophone qui a très souvent été niée par certains membres du gouvernement camerounais et média.

Par ailleurs, si cette annonce est saluée par certaines organisations internationales et personnalités influentes qui y voient un signe d’apaisement, le maintien des leaders anglophones en prison ainsi que l’organisation du dialogue national confié au premier ministre camerounais est perçu comme des biais pour parvenir à une solution durable.

D’autre part, après le discours de Monsieur Paul Biya, les groupes sécessionnistes armés présents dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest ont considéré que ces propos démontraient que Monsieur Paul Biya n’a aucun respect pour la vie humaine. Ils ont décidé d’étendre au 16 et 17 septembre 2019 le « ghost town » et « lockdown » dans ces deux régions, initialement imposés du 1er au 15 septembre 2019, après la condamnation de Ayuk Tabe et ses 9 co-accusés à la prison à vie ainsi que des amendes. Un nouveau « lockdown » a également été annoncé pour les 24 et 25 septembre 2019. Des actions par des groupes séparatistes ont été prévues sur le terrain et toute personne qui ne respecte pas ce mot d’ordre dans ces deux régions s’expose à des tirs de balles.